L'hérédité, le mode de vie, les accidents de parcours mènent à un déséquilibre physique. D'une simple gêne à une forte douleur, ces facteurs aggravent notre situation au fur-et-à mesure du temps. La sédentarité avec la posture assise prolongée et une alimentation inadaptée affermissent la probabilité de léser les articulations du genou, du dos ou des cervicales. Bien que nous puissions aujourd'hui trouver nombre de salles de gym, des coachs et des livres en tout genre pour nous soigner, rien ne vaut d'écouter notre propre corps. Que nous raconte-t-il ? Comment communiquer avec lui ? Quels bénéfices nous amènent ces échanges ? Voyageons à la rencontre de nous-même.
Souvent, l'alerte se signale par un inconfort léger. De ce fait, elle reste souvent ignorée puisque supportable. Trop pris par la " vie " pour écouter l'avis du corps, nous passons outre l'information susceptible de nous permettre de prendre conscience de nous-même. Sauf qu'un jour, le rappel est terrible : entorse, blocage, cassure, nous nous échouons sur le rivage de la fatigue accumulée. En effet, après des semaines, des mois, voire des années de lutte à masquer toute trace de trouble, l'organisme finit par relâcher toute cette pression sous forme d'un traumatisme plus ou moins grave. Contraint et forcé, nous devons alors prendre soin de nous-même. Gare aux têtes de mule. Une lésion soignée incorrectement risque de revenir de plus belle.
Ces cas nombreux, je dirais même la majorité des personnes qui viennent me voir, s'inscrivent dans la lignée d'une certaine insouciance et méconnaissance de leur santé. Tant que la machine fonctionne, il n'y a pas de souci à se faire. Un tour de clé (médoc, opération) et c'est reparti. Mais peut-être vaut-il mieux prévenir que guérir ? Aussi, intéressons-nous à tous ces " petits " désordres structurels. Prenons le cas d'une différence de longueur innée entre les deux jambes. Un centimètre, presque rien ! Oh, nous pouvons très bien vivre avec toute notre vie sans nous en préoccuper. Sauf qu'à 40 ans, nous commençons à sentir le dos tirailler, à 50 à ne plus pouvoir porter de charge, à 60 à marcher complètement plier en deux. Pourquoi tout cela ?
Les chocs répétés par le handicap porté par la démarche viennent comprimer une zone, le dos dans notre exemple. Par cette tendance, le corps se désaligne mais le fonctionnement musculaire s'adapte récupérant de la sensation de perturbation. Grâce à cela, nous maintenons notre fonctionnement sans problème ... pendant un certain temps. A force de toujours insister sur la même région, une fragilité naît. L'organisme se protège en se raidissant. Il augmente alors la charge localement et empêche la sensibilité de s'étendre. Nous devenons comme un bout de bois mort : inerte. Jusqu'à ce que la pression soit trop forte et que cela casse. Le bassin jouant sur le bas du dos, les lombaires se lèsent. Et un jour, c'est l'opération obligatoire. Comment éviter cela ?
Chaque individu fonctionne différemment, il n'existe donc pas de solution universelle au désalignement structurel. Cependant, une connaissance de soi permettra souvent de prendre conscience du déséquilibre en train de se produire et donc de prévenir tout risque de blessure. Le fait de ressentir et de dialoguer avec l'organisme propose une sorte d'auto-check-up. Voici comment procéder. Posez-vous de manière détendue, allongé ou assis. Commencez par vous détendre au niveau des pieds. Ressentez la chair, les os, la peau. Relâchez-vous et expérimentez la sensation. Remontez le long du pied vers la cheville, puis la jambe, la cuisse et ainsi de suite jusqu'aux épaules. Descendez ensuite le long du bras. Et finalement, revenez au cou et finissez par la tête.
Lors de ce scan, vous aurez peut-être des difficultés à conscientiser certaines zones. Pas d'impatience ! Cela signifie la rencontre avec une protection en place ou simplement un manque de connexion. Avec la pratique votre ressenti s'affinera et vous serez à même de communiquer avec chaque partie du corps. Le fait de balayer tout l'organisme avec l'attention revitalise le signal nerveux. Cela peut donc raviver une douleur ancienne ou faire prendre conscience d'un certain blocage. Cependant, ce processus reste nécessaire pour relancer les processus d'auto-guérison. Par le contact avec son propre organisme, un réalignement automatique s'effectue. Pas besoin d'intervention extérieure, juste une conscience de soi poussée. Que se produit-il du coup ?
Le cerveau et tout le système autonome nerveux enregistrent les postures " préférables " au bon équilibre de l'organisme. Si une lésion menace ce dernier, le corps se protège en intégrant tout un ensemble de palliatifs. Sur la durée, ces derniers s'inscrivent comme le " bon " fonctionnement. Ils deviennent une habitude et une attitude. A terme, ils détruisent plus qu'ils ne protègent. Nous vivons décalé. En prenant conscience des signaux douloureux, nous signifions au corps la réception de l'information de détresse. Celui-ci simplifie sa routine puisqu'il n'a plus à se surprotéger. Dans un deuxième temps, la sensation de gêne invite à une prise en charge rapide ce qui invite l'énergie à réparer les tissus.
Pour un meilleur rétablissement, il faut calmer la souffrance et détendre le corps. L'exercice de conscience a pour but de familiariser le système nerveux avec l'expression de nos différents membres. Avec l'échange constant, nous devenons plus réceptif et en même temps plus résistant. L'organisme s'habitue à se ressentir lui-même sous des tensions plus ou moins fortes. Il réagit de plus en plus calmement lorsqu'un déséquilibre est retranscrit. Ne ressentant plus de stress par rapport à la situation, le système d'équilibre relâche ses structures et ne s'enferme plus dans des postures inconfortables. Le réalignement s'effectue rapidement au niveau du squelette et plus lentement du côté musculaire. Pour cette raison, un retour au bien-être passe parfois par un malaise temporaire lié au temps d'adaptation à la nouvelle posture.
Après ce tour d'horizon sur l'alignement structurel, nous concevons que beaucoup de désagréments s'installent sur une longue période de postures et attitudes inadaptées. Même dans le cas d'hérédité ou d'accident, il reste possible de communiquer avec le corps pour lui permettre de se détendre suffisamment. Grâce à ce processus d'ouverture physique, les articulations, les tissus se libèrent des tensions psycho-émotionnelles. Le cerveau et le système nerveux dégagés de tout stress favorisent alors une posture équilibrée. Bien qu'il ne soit pas dit quel soulagement nous serons susceptible de trouver, il n'en reste pas moins que ce moyen simple et praticable par tous puisse aider et prévenir un grand nombre de difficultés courantes.
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