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Intention et non volonté



Le travail de l'intention semble primordial dans les soins énergétiques. Ce terme très employé risque souvent la mésinterprétation. En effet, quoi de plus simple que de confondre l'intention avec une volonté dirigée vers un objectif particulier. Par exemple pour soulager une douleur ou retirer un problème quelconque. Dans ce cadre, le travail mental engendre sûrement des résultats et non des moindres avec une amélioration significative potentielle. Mais cette manière d'aborder les arts énergétiques limite indubitablement notre efficience. Puisque l'introduction d'un objet inclus la participation d'un sujet et donc d'une dualité, l'intention dirigée provoque une scission. Au lieu de l'unité remarquable menant à l'information d'auto-guérison, nous perturbons le système par l'ajout d'une volonté. Cette approche relève donc d'un aléa possiblement désastreux. Notre incompréhension de la situation pouvant générer des réactions inconscientes catastrophiques. Comment devons-nous distinguer l'intention de la volonté ?


Définissons d'abord la volonté. C'est l'acte de décision qui affirme une réalité plutôt qu'une autre. Par exemple, je choisis de la peinture verte plutôt que jaune pour mon abri jardin. Ce choix renvoie à une prise de position individuelle face à l'objet d'attention. Ceci réfère à la trinité sujet-conscience-objet jouée dans la dualité phénoménale. Nous sautons d'un état à un autre sans nous en apercevoir par constante opposition. Tantôt objet : je vois l'abri jardin. Tantôt conscience : je me rends compte de son état, de la remise à neuf nécessaire. Ou encore sujet : c'est mon abri jardin et je le regarde. Le travail de la volonté engendre un cycle perpétuel de séparation entre l'objet et le sujet. L'ego décide ce qui lui semble juste toujours par prise de pouvoir et sécurité. Même si cette réalité semble coller à une certaine sagesse ou pertinence, elle s'éloigne inexorablement de la plénitude du réel. Un fossé induit par la définition d'un univers particulier qui ignore le tout. Certaines potentialités écartées, il reste une vision réductrice proportionnellement moins puissante.


L'inverse de la volonté se rapporte à l'indécision. Cependant pour qu'elle rejoigne l'intention, elle doit comporter une part active. Un non-choix portant sur l'essentiel, état potentiel, avec paradoxalement une affirmation dans le monde objectif. La route ainsi tracée n'écarte pas les autres. Elle les contient à l'état non-manifesté tandis qu'elle incarne une potentialité particulière. En apparence cela ressemble à la volonté puisqu'un choix reste fait. Mais c'est la condition mentale qui diffère dans le sens où cet acte décisif suit un flux d'information et ne se pose pas comme auteur. Cela s'exerce donc dans une acceptation de la dynamique universelle. L'individu se retire du centre du monde pour tendre vers l'infini. Dans ce multi-univers de toute potentialité, le praticien participe au tout et même s'y fond. L'explication ne suffit pas puisque cela relève uniquement de l'expérience. Ceci exprime la jouissance de l'être aussi bien que de l'unité. Du soi et du non-soi réunis. Intérieur et extérieur fusionnent dans un état hors de toute définition. Une perfection indicible.


Bien que maladroitement, nous essayons de décrire un état peu commun qui pourtant nous relie tous. L'intention relève d'une subjectivation hors de la dualité mentale. Dans cet hors espace-temps, le merveilleux prend forme à partir de la non-forme. Ainsi, les fabuleux processus d'auto-guérison du corps prennent naissance dans l'information énergétique dont l'origine se perd à travers une multitude d'auto-créations instantanées fusions du passé, du présent et du futur. Ce point de jonction se désigne souvent comme ici et maintenant. A travers cette expérience indescriptible l'énergéticien participe à l'observation fondatrice d'un retour sur soi de la personne. Ce changement de paradigme immédiat provoque un ensemble de réactions conscientes et inconscientes organiques réparatrices. Le thérapeute finalement n'induit pas de réaction. Il est receveur et co-créateur de l'intention comme puissance cosmique. Plus il incarne cette réalité, plus elle prend vie dans la matière. Nous ne pouvons réellement décrire ce non-phénomène et n'en proposons qu'une image poétique.


Pour qui recherche le perfectionnement de son art, et ici nous considérons le soin énergétique comme tel, l'absence de volonté et le glissement dans l'intention demeure un acte mystérieux. Pourtant vécu, il n'arrive jamais à aboutissement car il s'étire en des dimensions infinies. Cette tension passive offre l'opportunité à chacun de reconnaître sa propre réalité pour rejoindre la grandeur du Tout. Les chemins diverses et variés mènent tous à cette émancipation à plus ou moins long terme. L'intention ne se définit pas par un conditionnement. Au contraire, elle ne cible rien de particulier puisqu'elle rassemble toutes potentialités. Pourtant par un jeu dans la dualité, elle crée un phénomène remarquable dans la matière qui s'organise d'une manière intelligente apparemment totalement autonome. Cette observation laisse entendre que le thérapeute constituera probablement un rôle inutile dans le futur car chacun sera en concordance avec lui-même. En attendant, profitons de l'expérience des ces personnes dévouées.


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