Dans les arts de guérison énergétique, le travail de l’intention nécessite toute une mise en œuvre progressive. Passer de la volonté restrictive individuelle, à l’action pure non-mentale demande une pratique régulière et un travail sur soi constant. Nous pouvons rappeler au préalable que l'intention effectue le lien entre la conscience non-individuelle et l’énergie. Les différents niveaux affectés se présentent sur les plans physique, émotionnel, mental et spirituel. Ainsi, l’intention joue un rôle prépondérant dans l’activation des agents de guérison. Elle ordonne les structures par une transmission d’information propre à réparer, régénérer, restructurer, développer le corps. Bien que l’expérience de l’intention reste difficile à transmettre, nous allons essayer d’évoquer les différentes directions possibles.
La volonté du débutant induit chez la personne concernée une coalescence agissante des flux internes. En général, l’attention se focalise sur le fait de soulager le mal, évacuer le trop plein, réparer les lésions, régénérer les cellules, réchauffer ou refroidir une section. En concentrant son attention sur un objectif de bien-être croissant, l’opérant affirme une information de reconstruction et d’amassement cellulaire. Cette action permet d’interpeler le corps sur une zone en danger. La prise de conscience place la régénération locale comme une priorité. Les processus d’auto-guérison s’instaurent de manière efficace. Cependant, il s’ensuit un emprisonnement dans des systèmes fermés. En effet, l’injonction précise oblige le corps à faire fi du reste, c'est-à-dire des chaînes de blocage et de désorganisation. Il se peut dans un tel cas que le soin énergétique trouve sa limite dans un soulagement partiel et/ou de faible durée.
Pour progresser dans l’obtention d’effet persistant, l’opérant doit achever un niveau d’attention et de détachement suffisant. Le passage des ondes cérébrales à un état alpha voire thêta autorise un contact à l’information subtile. Cet échange fournit l’accès aux capacités latentes et à la connaissance de systèmes inconscients. L’absence de volonté permet l’apparition d’un espace vide, sans tension mentale. Dans cette configuration, l’état atteint par le praticien se communique à l’autre personne comme chemin vers l’auto-guérison. Cependant, il reste difficile même pour un pratiquant expérimenté de se maintenir sans désir de contrôle. A ce stade intermédiaire, l’action énergétique se purifie mais demeure dans une oscillation entre mouvement libre et dirigé. D'un autre côté, si la pénétration du vide s’approfondit, une inertie (aucune intention) s’introduit ce qui rend le soin chaotique. Pour remédier à cela, il faut trouver l'équilibre entre vide et intention.
Une fois les errances du néophyte levées, le travail s’achemine vers un contact plus direct à la conscience dans un vide non-mental avec une participation dynamique correspondant à l’intention-énergie. En effet, à ce stade, l’intention et l’énergie ne se distinguent plus. Le guérisseur a conscience qu’une pensée influe sur son environnement, quelle qu’elle soit. La pratique se complique alors car les désirs inassouvis ou les peurs enchainent à des réactions non-voulues. Le travail personnel se doit donc rigoureux. Puisque la volonté ne prédomine plus, l’intention véritable se révèle petit à petit. Il s’agit d’un contact au monde sensitif qui inclut les pensées, les émotions, les sentiments, les perceptions cognitives. Tout interagit avec tout. La progression du soigneur se veut alors prudente et intelligente. La puissance de l’énergie augmente avec le lâcher-prise et la pureté de l’intention dont les niveaux s’échelonnent à l’infini. Dès lors, l’auto-guérison quitte les sentiers battus et devient particulièrement efficace.
Par ce développement sur l’intention, nous aurons compris que la signification varie en fonction de l’expérience du praticien. D’abord volonté impérative, elle devient action pure et opérante par elle-même. Les conditions physiques, mentales et spirituelles nécessaires à l’apparition des phénomènes d’auto-guérison appellent le volontaire à un travail persévérant sur lui-même. Par la traversée de différentes étapes, ce dernier achève une expertise qui transcende les états de conscience communs. A la faveur d’une telle évolution, il apprend le partage sincère et l’action dénuée d’intérêt. A la lumière d’un tel être, l’environnement change et les possibilités de transformation, voire de transmutation deviennent innombrables. Si nous désirons toucher à ce potentiel recueilli en nous-même, rapprochons-en nous par notre action quotidienne et par la recherche de la présence de telles personnes.
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