Nous pouvons nous étonner devant l’explication de notre condition par un praticien en médecine naturelle. Non seulement dans la pertinence mais également par le mystère de la provenance des informations. Comment cette personne ressent ce que nous-même sommes incapable de déceler ? Nous nous interrogeons sur ce sens magique ou mystificateur. Effet placebo, auto-hypnose, suggestion, manipulation ou onde bénéfique, vibration subtile, pouvoir de l’intention ? Même s’il reste difficile d’évaluer scientifiquement ce genre d’approche, nous pouvons nous en faire une idée selon notre bon jugement. Les progrès de la Science permettront peut-être un jour de valider ou d’infirmer ces visions particulières. Cependant, l’humilité invite à laisser une part de doute quant à l’entendement des phénomènes inexpliqués. Dans ce sens, ce partage ne vise pas à argumenter mais à proposer une perception de l’énergie et de l’information qu’elle véhicule.
Dans ce que nous prenons comme réalité existe toujours une part d’ombre. En effet, nos sens sous l’égide du mental fonctionnent comme une projection au cinéma. L’écran représente la page blanche de notre conscience sur laquelle se dessinent les scènes qui défilent. Nous nous prenons souvent pour l’acteur et même nous jouons le décor. Nous nous identifions à tous les paysages qui se présentent. Mais lorsque le film arrête de tourner que reste-t-il ? Une absence de lumière, un vide sous-jacent à ce que nous croyons être. La réalité possède donc plusieurs visages. Différentes couches de vérité qui selon notre conscience apparaissent comme réelles ou illusoires. Ce phénomène s’appelle maya dans la tradition indienne. Il s’agit du voile de l’illusion inspiré par l’énergie cosmique que l’on nomme la grande Shakti. Le travail des moines et des ascètes consiste à s’élever hors de ce rêve aux apparences trompeuses.
Le paragraphe précédent pose le postulat sur lequel se fonde ma propre quête. Le monde tel que je le connais n’est pas en substance essentiel. Il s’agit bien de connaissance car notre capacité mentale s’agglomère autour de la définition des choses et de leur séparation d’avec nous-même. Une classification s’ensuit de ce qui nous est favorable ou non. La protection de notre individu nous amène le besoin de tout cloisonner ainsi. J’eus l’inspiration qu’en sortant de ce schéma répétitif, une porte s’ouvrirait sur l’inconnu. Ce qui se produisit effectivement. Un premier développement des sens par une présence et une conscience au corps me laissa entrevoir la possibilité d’une énergie vitale traversant l’organisme. Des sensations telles que des picotements, de la chaleur, de la lourdeur, de la fraîcheur parfois, ou encore des ondes, des vrilles servirent de base à l’expérience. Là où se posait mon attention se déclenchait un ensemble de phénomènes vibratoires.
Au départ ténues, les perceptions s’affirmèrent avec les années. Par la fréquence de répétition, je m’aperçus de différentes couches de résistance. La volonté de contrôler le résultat fournissait un magnifique obstacle. A désirer obtenir, tout m’échappait comme du sable au creux de la main. Cependant, l’esprit s’accrochait et les médiocres gains me tentaient comme preuve illusoire de la pertinence d’une telle démarche. Il s’agissait ici d’agir sans désir. Tel un livre qui sert de support aux mots, mon corps se dirigeait vers la transparence à l’énergie. Il apprenait à véhiculer sans retenir. Bien que certaines émotions ou sensations favorisaient un élan de joie incroyable, ces expériences ne devaient pas se cristalliser. Parfois, les vagues d’énergie provoquaient une onde agréable parcourant mon ensemble. Elles élargissaient la conscience au-delà des limites physiques. A d’autres moments, elles s’amenuisaient jusqu’à devenir quasiment imperceptible, au point de me demander s’il se produisait un quelconque phénomène. Au fur-et-à mesure, j’appris à ne pas diriger l’énergie mais à l’accompagner.
L’expérience de l’énergie propose un voyage à la fois intérieur et extérieur. Elle m’amena de plus en plus profondément au cœur des choses. Je découvris par exemple que je pouvais communiquer avec le corps. En effet, tout un ensemble de signaux majoritairement ignorés refirent surface. Savez-vous que lorsque nous tombons effectivement malade ceci constitue la seconde étape du processus ? La première tourne autour de la défense de l’organisme au niveau des barrières externes. Différents panneaux indicateurs nous préviennent de cette lutte tels que : des frissons dans le dos, un mal de tête et de nuque, une faiblesse dans les membres, des crampes d’intestins, une raideur musculaire, une sensibilité de peau. Ces premiers signes nous invitent à la prudence et à prendre soin de nous. Si nous ne les écoutons pas et continuons à nous épuiser, nos premières défenses tombent et nous avec. Si nous prenons note de ces symptômes et adoptons une attitude qui favorise la vitalité de l’organisme, nous prévenons tout simplement la maladie. Ceci peut valoir pour des choses plus graves. A réfléchir …
Une extension de la découverte de l’intelligence corporelle et qui concerne le thérapeute réside dans l’auto-guérison. Le passage d’une information adaptée enclenche un ensemble de réactions de régénération inhabituelles. Pour cela, nous devons libérer de l’espace en dégageant les tissus, le réseau nerveux et les organes. Nous pouvons le faire en massant, en décontractant ou partageant une sensation libératrice. Aujourd’hui, un simple contact de ma main dénoue énormément de maux. Ceux-ci manifestent une agglomération de fixations physiques et psychiques. Au départ, j’exerçais une volonté de dégagement mais je m’aperçus que cela limitait l’effet. Maintenant, j’observe ce qu’il se passe dans le contact avec une attention, une conscience ouverte à ce qui se présente. Dans cette disposition d’esprit s’effectue un perfectionnement. L’énergie colmate, raffermit, assouplit les chairs endolories. Elle informe la peau, les tissus et les organes des directions appropriées. Les perceptions se développent, prennent forment et disparaissent. J’en informe la personne à certains moments lorsque j’estime cela lui est favorable.
Ce récit évoque certains éléments qui m’ont paru essentiels et intéressants à une bonne pratique énergétique. Cependant, chaque cas étant particulier, je ne trace pas un chemin à suivre mais un exemple possible. Si vous êtes curieux de plus de détails, nous pourrons aborder cela dans un autre texte. A partir de ces échanges, vous pouvez ressentir et réfléchir à l’écho que cela produit ou non en vous-même. L’intelligence ne doit pas se figer mais envisager l’inconcevable. Le génie se cache en chacun de nous. Mais qui pensera à frotter la lampe ? De cette flamme ravivée, je vous souhaite l’expérience. De même que je trace mon propre chemin, vous pouvez décider et vous ouvrir à ce qui se tapit au plus profond de vous-même. L’ombre et la lumière forment un couple indissociable. Bien que largement dénigrée, l’obscurité recèle ses propres secrets. Parfois, la clarté devient aveuglante. D’autres fois c’est la nuit que nous prenons pour le jour. Osons nous avancer dans ce clair-obscur.