Tous ceux qui présentent des capacités médiumniques, de voyance ou énergétiques sont considérés comme des personnes douées de perceptions particulières. Cependant, il existe aujourd’hui des écoles et des formations dans ces domaines. N’importe qui peut-il développer ce potentiel ? Il semble que la réponse soit oui et non. En effet, certains deviendront virtuoses là où d’autres verront une progression laborieuse. Selon le chemin de vie et l’expérience propre, nous pouvons choisir de découvrir ces voies fascinantes. La tradition réservait ces initiations à un nombre restreint d’êtres triés sur le volet. A notre époque, le paradigme ayant évolué, quasiment toutes les personnes désireuses d’explorer l’ésotérisme le peuvent. D’une part, l’information circule partout et pour chacun mais l’énergie et la conscience humaines présentent également des modifications propices au développement spirituel. Il ne faut toutefois pas se leurrer, seules une pratique assidue et l’expérience nous placeront de manière stable face au monde subtil.
Lorsque je me suis découvert la possibilité de soulager une personne de sa douleur, j’ai d’abord douté. En effet, comment un simple contact pouvait alléger la souffrance, sans remède, sans technique, sans explication ? Pourrions-nous parler de placebo dans ce cas ? Quelles influences visibles ou invisibles jouaient dans cette interaction sans artefact ? En répétant l’opération avec différents volontaires, j’ai découvert à quel point les échanges physiques dépassaient l’apprentissage commun. Non seulement, l’information travaillait immédiatement mais elle atteignait des dimensions jusque-là inconnues. Je pouvais par exemple ressentir les organes, la vie palpitante du système musculaire, le chant des viscères, l’ondulation de la peau, le vide et le plein du vital. Le corps comme l’écrit Annick de Souzenelle regorge de sa propre symbolique. Apprendre à dialoguer avec lui demande écoute et patience. Sans intellectualiser à outrance, nous pouvons enregistrer ces expériences comme la manifestation d’un changement, d’une réparation, d’un équilibre.
Par tâtonnement, j’établissais un catalogue des perceptions et de leur interprétation. Je comprenais qu’un creux signifiait un appel de l’énergie à fournir et à régénérer les tissus alors qu’une bosse indiquait un trop plein et donc un dégagement à effectuer. Avec l’apparition de diverses sensations, je peux citer : la chaleur, le froid, les vibrations, les fourmillements, la dureté, la mollesse, l’étirement ou la contraction. Parfois, certains organes s’expriment comme le gargouillement de l’estomac ou les borborygmes de l’intestin. Ils signalent qu’un mouvement, une circulation se remet en route. Il serait trop long et compliqué de lister toutes les expériences. Et surtout inutile car chacun doit vivre et sentir pour comprendre. Par contre, je peux vous encourager à accepter ces perceptions sans jugement. En laissant le temps vous enseigner la sagesse du corps et ses secrets. D’autant plus que par notre culture et notre vie, nous influençons le modèle des rencontres avec l’énergie. Certains pourront intégrer une lumière qui les traverse, d’autres un feu qui les anime ou encore une source rafraîchissante. Cette variété s’étale à l’infini avec l’énergie comme facteur commun.
J’ai démarré avec mes propres expérimentations issues d’un livre sur la sophrologie. Avec le développement des sensations énergétiques, j’ai décidé de m’engager dans le massage shiatsu. Cette découverte m’a ouvert à l’épreuve du contact. En effet, un toucher sans à priori n’est pas facile. Le travail sur les appréhensions et projections demande du temps. Puis au fil des rencontres, des vidéos et lectures, j’ai assis ma pratique sur l’expérience et dégagé les théories de leur gangue fantasmagorique. Beaucoup d’énoncés, prétentions à la vérité jalonnent le chemin du chercheur. Avec la chance et le recul, ce dernier bâtit les fondations de ses propres structures énergétiques. Il peut alors proposer lui-même une interprétation vivante du monde subtil. Comme cela s’expérimente dans le corps, le travail personnel au niveau physique et mental compte pour beaucoup. Les croyances enferment et nous devons être vigilant à rester ouvert. Par une succession de hasards comme la vie nous en réserve, j’échouai sur les bancs d’une école de médecine chinoise. En parallèle, j’explorais le domaine de l’énergie par le toucher. Tout ceci procède de ma formation. La vie entière mène à maintenant, dans le soin comme le quotidien.
Ce ne sont pas nos capacités qu’il faut remettre en doute mais notre aptitude à les accepter. Si notre potentiel immense ne s’exprime pas, la vérité me semble consister en ce que nous le retenons à un certain niveau de nous-même. Simple bénéfice immédiat, lié à l’entrave de la peur ou du manque de lucidité. J’ai donc bataillé avec moi-même car tant que je n’étais pas prêt à laisser émerger l’énergie, celle-ci se cachait sous des prétextes inconscients sécuritaires. C’est pourquoi je ne pouvais pas forcer le moment mais simplement lâcher-prise, progressivement. Une formation m’aida grandement en ce qu’elle affirma la libération de ces structures bloquantes. Je pris conscience que cela se pouvait. Cela devint une évidence et je franchis le pas. Je me mis à pratiquer quitte à échouer. Soin par contact, sans contact, à distance. Toute expérience bonne à prendre me valait de cheminer dans les dédales de moi-même. Chemin faisant, les liens se dénouait et les réalités subtiles émergeaient progressivement. La peur bloque, uniquement la peur. L’affronter, c’est en faire sa compagne jusqu’à ce qu’il n’y est plus de différence et finalement plus de crainte. Alors la Vie nous informe, le soin devient vivant.
Je peux signifier aujourd’hui que l’énergie possède sa propre intelligence. A certains niveaux cela se nomme conscience, à d’autres espace vital ou être biologique. Mais si nous possédons des prédispositions ou simplement une inclination à aller à la rencontre des flux microscopiques, macroscopiques ou tout bonnement cosmiques, fonçons vers l’aventure. Cette sagesse intrinsèque à toute personne ne lui appartient pas en propre. Pourtant, elle fait de lui un être particulier au parcours unique. Que nous décidions de nous former ou non, ayons l’humilité de nous émerveiller face à cette grandeur de la réalité. Du monde des formes au sans forme, nous voyageons dans des espaces infinis. Des sciences humaines, de la Terre et du cosmos nous approfondissons notre connaissance des lois fondamentales. N’oublions pas le cœur de l’être humain dont nous sommes tous l’expression. Ainsi, soigner par l’énergie se pose en don mais pas selon l’appropriation d’un petit être isolé. Au contraire cela repose sur la richesse immanente du partage et de la communion de tous en Un. Apprenons, découvrons, vivons. Ceci représente notre don.
Comments